Maroc : Wikileaks dénonce une “honteuse gourmandise” du palais dans le secteur immobilier

« L’influence et les intérêts commerciaux du roi [Mohamed VI] et de certains de ses conseillers « sont palpables » dans chaque projets immobiliers d’envergure » au Maroc. Le conseiller commercial des États-Unis, affecté au Consulat nord-américain à Casablanca, est arrivé à cette conclusion, en décembre 2009, après avoir rencontré des grands chefs d’entreprise et des cadres de sociétés appartenant à la famille royale.

Dans une note confidentielle datée du 11 décembre 2009, le conseiller commercial donne le nom de ses informateurs et raconte avec précision l’histoire d’un homme d’affaires qui, au nom d’un consortium américain, voulait investir 220 millions de dollars (162 millions d’euros) dans un projet immobilier.

L’homme d’affaires a obtenu l’autorisation de construire ulait investir du gouverneur de la région où il voulait investir, mais un peu plus tard le Palais Royal « l’a fortement encouragé », à travers une société appartenant à la famille royale, à s’associer avec lui. L’homme d’affaires « a rejeté la proposition et a dû supporter des mois de paralysation du projet ».

La société liée au Palais Royal a proposé à l’homme d’affaires, après un certain temps, d’organiser une visite dans un pays du golfe Persique, où il avait de nombreux contacts pour tenter d’encourager les investissements au Maroc. En échange de ce service, l’entrepreneur serait «l’unique propriétaire» de son projet immobilier au Maroc. Il a accepté le marché.

La délégation marocaine qui a voyagé dans ce prospère pays du Golfe était dirigée par l’un des principaux dirigeants de l’une des grandes sociétés appartenant à la famille royale. Lors de sa rencontre avec des investisseurs locaux, le cadre supérieur marocain a expliqué que seules trois personnes au Maroc prenaient des décisions concernant des investissements majeurs: Fouad Ali Himma, ami intime du monarque et leader, à l’époque, du Parti Authenticité et Modernité; Mounir Majidi, secrétaire privé de Mohamed VI, et le roi lui-même. « Parler à quelqu’un d’autre est une perte de temps », a-t-il averti.

A son retour au Maroc, la société liée au Palais Royal a reçu des instructions de ses propriétaires d’honorer presque totalement son engagement envers l’homme d’affaires désireux d’investir. Il a demandé juste une participation de 5% dans le projet.

« Gourmandise honteuse »

« Les principales institutions et procédures de l’Etat marocain sont utilisées par le palais pour faire pression et solliciter des pots-de-vin dans le secteur immobilier », déclare un entrepreneur au conseiller commercial. « Même si les pratiques corrompues existaient sous le règne du roi Hassan II, elles ont acquis un caractère plus institutionnel avec le roi Mohamed VI ».

Le conseiller crédite ces mots dans son rapport. Ils sont avalés par le commentaire fait à cette époque par un ancien ambassadeur américain au Maroc « qui a gardé un lien étroit avec le palais ». Il signale que certains proches de Mohamed VI manifestent « une gourmandise honteuse ». « Ce phénomène sape sérieusement le bonne gouvernance que les autorités marocaines s’efforcent de promouvoir », ajoute-t-il.

Même celui qui était ambassadeur d’Espagne au Maroc pendant six ans (2004-2010), Luis Planas, a reconnu les difficultés à investir au Maroc lors d’un déjeuner en Mars 2006, avec Thomas Riley, son homologue américain.

Après avoir évoqué la mise en œuvre d’un plan de 200 millions d’euros pour encourager les petites et moyennes entreprises espagnoles à traverser le détroit, Planas a exprimé sa confiance dans son utilité, mais il prévient que le Maroc reste un endroit qui donne à réfléchir lorsqu’on veut faire des affaires en raison de son manque de transparence.

Au cours des trois dernières années (2006-2009), la tendance est le boom de l’investissement, reconnaît le consulat dans un rapport émis en 2009, mais « une réelle amélioration du climat d’investissement au Maroc dépendra principalement de la volonté du gouvernement de repenser et restructurer leur mode de travail « .

Le Consulat-même des États-Unis à Casablanca a dû affronter la corruption lorsqu’il a essayé d’acquérir des terrains pour son extension, selon une note de Mars 2008. “Plus de 30 sites ont été identifiés, mais 20 sont tombés immédiatement de la liste parce que les vendeurs ne voulaient pas souscrire un accord légal ». « D’autres ont refusé de vendre parce qu’ils attendaient que les prix montent ». « Parmi ceux qui étaient prêts à vendre, beaucoup voulaient de l’argent sous table au-dessus du prix fixé ».

source: http://maroc-leaks.com/



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